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La Captivité
La captivité et le travail forcé des tirailleurs
Après la défaite de l’armée française en juin 1940, près de 1 800 000 soldats furent faits prisonniers. Parmi eux, entre 100 000 et 130 000 étaient originaires des territoires de l’empire colonial Français. Au début de leur captivité, tous les soldats furent détenus dans des camps se trouvant en zone occupée française administrée par le Reich Allemand. Progressivement, à partir de l’été 1940, les soldats métropolitains furent envoyés dans des camps (Stalags et Oflags) situés en Allemagne et les territoires annexés du Reich.
Pour des raisons raciales, les nazis ne voulaient pas que les soldats coloniaux soient détenus sur le sol allemand. Ils restèrent dans les camps en France occupée. Pendant plus de quatre ans, ils vécurent sous le régime du travail forcé instauré par l’occupant. La convention de Genève permettait que les soldats prisonniers qui n’étaient pas des officiers soient réquisitionnés pour travailler.
C’est pourquoi tous les soldats détenus dans les Frontstalags et les Stalags travaillèrent pour leurs geôliers. Les soldats prisonniers étaient affectés dans des ArbeitKommandos et ils pouvaient être affectés à l’entretien des infrastructures (routes, bâtiments, aérodrome militaire …), aux travaux agricoles ou encore dans les usines qui manquaient de main d’œuvre.
En février 1944, sept tirailleurs sénégalais qui étaient soumis au travail contraint périrent dans le bombardement américain sur la base aérienne de Bricy.
L’humiliation et la curiosité, les rencontres improbables
La rencontre entre les soldats coloniaux et les soldats allemands furent placés au départ sous le signe de la violence, celle de la guerre et des combats. Entre 1500 et 3000 tirailleurs sénégalais furent assassinés au moment de leur capture par des allemands alors qu’ils n’étaient pas engagés dans des combats. Ces moments étaient une période très dangereuse pour les tirailleurs qui étaient souvent considérés comme des sauvages par beaucoup de soldats allemands.
Tous les tirailleurs ne furent pas exécutés, et la plupart furent faits prisonniers. Cela installa un rapport complexe entre ces soldats, ceux qui venaient d’un empire colonial à bout de souffle et ceux produits par un régime raciste. Pour les allemands qui étaient les vainqueurs, ce rapport oscillait entre racisme brutal, sous forme d’humiliations et de moqueries, et curiosité irrépressible. Les tirailleurs sénégalais furent plus particulièrement placés au centre de cet écart, car ils étaient les plus éloignés des idéaux nazis mais la cohabitation forcée avec leurs geôliers instaurait des relations humaines inédites.
La population locale découvrit également ces soldats coloniaux. Elle identifia ces prisonniers comme des combattants français qui étaient venus défendre leur pays. Cela créa également des relations particulières qui s’évanouirent après la libération et le départ des prisonniers dès la fin 1944.
Ressources en ligne
Compte-rendu de la conférence de Raffaël Scheck : le 7 novembre 2018 au lycée Jules Haag à Besançon
Les frontstalags allemands en France occupée, un système d’exclusion ?
http://hg.ac-besancon.fr/wp-content/uploads/sites/63/2018/11/compte-rendu-de-la-cfce-R.-Scheck.pdf
Les Frontstalags | Chemins de Mémoire – Ministère de la Défense
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/les-frontstalags
Liste des prisonniers de guerre n°26 – 05 octobre 1940
62 Frontstalags sur le territoire national en zone occupée
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5626987w/f66.item.zoom
Documents
Etat approximatif des prisonniers originaires de l’Algérie, des Colonies, Protectorats et Pays sous mandat dans les camps de France (Frontstalag) à la date du 15 mai 1941 – Délégué Général : Général ANDLAUER
AN-2351-France-Occupee-etat-Fronststalags-15051941.pdf (78 téléchargements )