Géographique

Les camps de prisonniers

Les Frontstalags entre Blois et Gien de 1940 à 1944

Les Frontstalags de la région ont été créés dès la fin des combats en juin 1940. Certain des camps ont été des casernes comme à Pithiviers, Orleans ou Montargis, d’autres des camps de prisonniers qui avaient été aménagés pour accueillir potentiellement des prisonniers allemands. Ce fut le cas à Beaune-la -Rolande. Dans d’autres cas, ce furent des camps militaires réquisitionnés comme à Salbris ou à Châteaudun.
Le rapport du 15/05/1941 indique que le Loiret se situe comme le 4e département au niveau du nombre de prisonniers coloniaux avec 6 804 soldats détenus. A cette date, 16% du total des prisonniers coloniaux détenus l’étaient dans l’actuelle région Centre Val de Loire.
Tout comme le Fronstalag de Montargis (151), le Fronstalag d’Orléans (153) passa sous la tutelle administrative du Fronstalag de Chartres (ex 202) en novembre 1941.
Les Fronstalags de la région reçoivent la visite des commissions de la Croix-Rouge et du YMCA. Les rapports de ces deux organismes sont assez complaisants avec les autorités. Ils ne soulèvent pas de problèmes majeurs sur les conditions de vie des prisonniers

Le Fronstalag 153 d’Orléans

C’est la caserne Dunois situé à proximité de la gare qui sert de camp de détention dès la fin juin. Les prisonniers français, toutes origines et toutes unités confondues, sont regroupés dans l’ancienne caserne d’artillerie. On va compter entre7 000 et 9 000 prisonniers dans la caserne avant que les prisonniers métropolitains ne soient envoyés en Allemagne dans les Stalags et les Oflags.

Parmi les prisonniers notables on peut citer Stanislas Mangin, le fils du général Mangin, créateur de la Force Noire, qui va s’évader le 1er aout 1940 d’Orléans pour rejoindre la France Libre.
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/stanislas-mangin

Le Fronstalag d’Orléans a surtout été utilisé pour la détention de soldats Nord-Africains.

Le rapport du 15/05/1941 indique 2 560 Nord-Africains, 230 Sénégalais, 405 Indochinois, 33 Malgaches et 30 Antillais.

L’article de la République du Centre du 11 novembre 1944 indique la présence de 900 prisonniers en août 1944. Ce sont ceux qui seront déplacés en train par les Allemands et libérés à Versailles.

Le Fronstalag 151 de Montargis

C’est la caserne Gudin qui sert de camp de prisonniers.
Au 15/05/1941 on compte 991 Nord-Africains, 481 Sénégalais, 47 Indochinois, 62 Malgaches, 184 Antillais et Réunionnais.
Les tirailleurs prisonniers à la caserne Gudin seront transférés dans d’autres Fronstalags car cette caserne sera réquisitionnée pour devenir celle de la LVF (Légion des Volontaires Français). A priori, ces transferts eurent lieu au début de l’année 1943.

Les camps de Pithiviers (Frontstalag 152) et de Beaune-la-Rolande

Ces camps sont connus pour avoir été utilisés comme camps d’internement pour les Juifs, de mai 1941 à juillet 1944. Auparavant ces camps avaient été utilisés par l’armée allemande pour la détention des prisonniers de guerre français, dont de nombreux soldats coloniaux. Ainsi sur le registre du 15/05/1941, on dénombre encore 75 tirailleurs sénégalais à Beaune-la-Rolande, ce qui semble paradoxal car le camp avait été évacué depuis la fin avril 1941.
Ces camps ont reçu les visites de la Croix-Rouge. Des registres nominatifs de prisonniers coloniaux détenus dans ces camps ont été transmis par la Croix-Rouge aux autorités coloniales à Dakar. Des copies de ces registres sont conservées aux archives à Dakar.

Le Fronstalag 151 de Salbris

Le Fronstalag est installé dans le camp militaire de Salbris. Les camps du Loir-et-Cher dépendent du Fronstalag 151 de Montargis. Au 15/05/1941 il accueille environ 300 prisonniers : 174 Nord-Africains, 63 Sénégalais, 17 Indochinois, 14 Malgaches et 30 Martiniquais.

À l’été 44, ce sont 350 prisonniers Sénégalais et Malgaches du Fronstalag de Salbris qui sont libérés par la Résistance, d’un train en partance probablement pour l’Allemagne. Ensuite ces soldats rejoignent le maquis de la Rère et participent à la libération de Romorantin.