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Géographique
Les Hôpitaux Militaires
Les hôpitaux militaires à Orléans et sa région entre 1940 et 1944
Entre 1940 et 1944, Orléans disposait de deux hôpitaux militaires en plus des hôpitaux civils comme celui de La Madeleine où des soldats furent soignés. Les hôpitaux militaires étaient localisés rue Saint-Marc à Orléans et à La Chapelle-Saint-Mesmin à l’ouest d’Orléans sur la rive nord de la Loire. Ce dernier était un lazaret (sanatorium) destinés aux malades atteints de tuberculose.
Ces hôpitaux avaient une compétence régionale et accueillaient des soldats malades en provenance de tous les départements voisins. Ces soldats étaient généralement prisonniers dans les Frontstalags, comme ceux de Chartres ou de Montargis et dans les Arbeit Kommandos de la région.
L’hôpital Saint-Aignan, rue Saint-Marc
L’hôpital se trouvait dans une école catholique réquisitionnée pour cet usage. Ces locaux existent toujours et sont occupés par une école privée catholique
https://goo.gl/maps/RfoJnpZEZjUCak8e8
L’hôpital était désigné sous le nom de l’hôpital Saint-Aignan ou de l’hôpital Saint-Marc. Cet hôpital pouvait accueillir au moins 200 malades. Il a fonctionné de novembre 1940 jusqu’à la libération de la Ville (voir l’épisode d’août 1944 et le train des soldats déplacés).
Les archives municipales d’Orléans conservent les registres des décès qui ont eu lieu à l’hôpital Saint-Aignan. On y constate les noms de nombreux soldats coloniaux mais aussi de prisonniers anglais et russes. D’autres documents indiquent le fonctionnement et les interactions de l’hôpital avec la vie civile. Cela concerne essentiellement des problèmes liés au ravitaillement qui était de la responsabilité de la ville.
Les Archives nationales conservent quelques documents concernant le fonctionnement de l’hôpital. Des infirmières religieuses y ont exercé dès le début mais les autorités allemandes ont souhaité leur départ (nov. 1941).
Le docteur Bonnaud, un médecin militaire français, a fait un rapport en novembre 1940 sur la santé des soldats prisonniers coloniaux. Ce rapport relate les informations qu’il a reçues sur la situation des soldats hospitalisés à Orléans.
Le lazaret de La Chapelle-Saint-Mesmin
L’histoire du bâtiment qui a servi d’hôpital est assez ancienne. Il s’agit des locaux de l’ancien petit séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin qui a été fondé en 1844. Le séminaire a accueilli entre autre Paul Gauguin. Les locaux ont été nationalisés après la promulgation de la loi de 1905 de la séparation de l’Église et de l’État, puis transformé en sanatorium militaire pour les soldats de la guerre de 14 et ensuite pour des patients civils.
Après la seconde guerre mondiale, il sera transformé en hôpital militaire pour les troupes américaines stationnant dans la région. Les archives du Loiret et de la ville d’Orléans mettent à disposition quelques publications et photos sur l’histoire du bâtiment.
Il n’y a pas beaucoup d’informations disponibles sur la période de la seconde guerre mondiale. Le sanatorium de La Chapelle-Saint-Mesmin a été réquisitionné par l’armée française à l’automne 1939 dans la perspective de le transformer en hôpital indigène de phtisiologie (tuberculose). Les patients civils ont été évacués et un projet de transformation de l’hôpital à été fait avec notamment l’augmentation du nombre de lits qui a été porté à 200. Les recherches n’ont pas permis de déterminer si les travaux ont été effectués avant que l’armée allemande ne prenne possession de l’hôpital à l’été 1940.
Le registre du 15/05/1941 de l’état des Fronstalags indique la présence de 110 tirailleurs sénégalais dans l’hôpital de la La Chapelle-Saint-Mesmin. Les registres des décès de ville indiquent une forte proportion de soldats Nord-Africains décédés au lazaret. Le premier soldat colonial décédé à l’hôpital y est mort le 11/09/1940, il s’agit de Mohamed Ben Abdeslam du 1er régiment de Tirailleurs Marocains. Et le dernier est Mohamed Ben Driss le 06/11/1946.
Localisation du lazaret de la Chapelle Saint Mesmin au bord de la Loire
https://goo.gl/maps/N8GbTmfmC3CfzJ2w7